Buddha, Dhamma, Sengha

 

« When your eyes see from the world, liking and disliking appear in the mind. Have the mindfullness to know when they do. If you don’t see the likings and dislinkings immediatly, the mind will be burdened and influenced by greed, aversion and ignorance. »

 

Buddha

 

 

Aujourd’hui l’article ne parlera pas d’une destination ou de voyage, mais de méditation et des fondements du bouddhisme, car c’est ce que je vis en ce moment, étant dans un monastère en Thaïlande.

 

Dans ce monastère comme dans beaucoup d’autres en Asie, tout le monde est le bienvenu, pour la période qu’il veut, nourri et logé. L’objectif étant de rendre le monde meilleur en apprenant la souffrance, donc se cessation, aux apprentis vivants que nous sommes.

 

Le quotidien est le même que celui des moines. Nous nous levons à cinq heures, prenons deux repas, respectivement à sept et onze heures du matin, heure à partir de laquelle on arrête de manger.

 

Dans la journée il y a trois fois de la méditation assise, et deux marches méditatives.


 

La question à se poser tout le temps pourrait être : Where is the love, right now ? Où est l’amour maintenant ?

 

C’est un ami d’ici qui a suggéré cela pendant une discussion, ce à quoi je n’ai rien trouvé à redire.

 

Formulé différemment :

Qu’est ce qui m’anime d’une façon que j’aime, là, autour de moi, maintenant ?

 

Il ne s’agit pas de se la poser quand on ne va pas bien, mais bien de l’avoir toujours en tête, afin de toujours avoir la réponse. Comme un algorithme, ou ‘love’ serait une condition parmi tant d’autres. En suivant ‘love’ à chaque ‘fourche’, on se fraye le chemin que l’on désire dans la vie. À chaque fois que l’on ne le suit pas, on se rend la tâche plus difficile en se donnant du fil à retordre et cela est tout à fait courant, normal et sans gravité dans la plupart des cas.

 

Quand c’est par simple manque d’attention, de ‘pleine présence d’esprit’ sur le moment (je préfère le mot anglais mindfulness pour lequel je ne trouve pas de traduction aussi sensée), on arrive à un level supérieur, souvent vue comme une difficulté, et le choix ou la séquence de choix destinée à en sortir requiert encore plus de présence d’esprit. L’écart, et la façon de s’en sortir, sont tous les deux des apprentissages si l’on réside dans un état de pleine conscience sur le moment, ou après coup, si l’on repense à la situation.

 

Parfois le fait de ne pas agir avec amour ou de ne pas rester dans le continuum du moment, aussi positif et plein d’amour soit-il, est plus ou moins volontaire, comme un besoin d’explorer autre chose. Tel que je le vois, ce sont les sentiments qui nous occupent qui brouillent nos sens et nous tirent vers eux plus ou moins subtilement afin de nous montrer leur vraie nature et le danger qu’ils peuvent représenter. Ce danger étant très simple : nous empêcher de vivre.

 

À commencer par la façon dont ils s’offrent à nous ; s’ils nous tirent d’une situation plaisante en décidant de siéger dans notre esprit, c’est la première démonstration de force de leur part ! Le message que l’on peut directement percevoir est celui-ci : tu ne pourra pas être pleinement dans ce moment ou tout autre similaire à celui-ci, puisque moi, colère ; moi, tristesse ; moi, envie ; moi, jalousie ; moi, peur ; je suis là ! Je suis là et je t’en empêcherai. Je t’en empêcherai jusqu’à ce que tu vois ma vraie nature et que tu observes et admettes que je passe à travers toi à chaque fois que je le fais.

 

Ceci-dit, le danger est présent uniquement lorsque l’on n’a pas conscience de ceux-ci (les sentiments). Sinon ce sont juste des indicateurs. La souffrance est un indicateur de vie ; elle nous prouve que nous sommes bien là, et il ne faut pas croire qu’elle survient de temps en temps, non ! Elle est omniprésente pour nous autres, étrangers à sa vérité.

 

Il suffit de se regarder vivre. Tant que l’on veut quelque chose, l’esprit n’est pas tranquille et ‘struggle’, il y a donc souffrance. Le désir de chérir son corps et son esprit pour être en bonne santé et souffrir le moins possible, le désir d’avoir ça, de garder ci et d’en finir avec cela, et j’en passe ! Nous avons tous ces désirs, souvent, si ce n’est constamment.

 

Cesser de souffrir

 

Le principe fondateur du bouddhisme est la cessation de la souffrance. Cela ne veut pas dire sa destruction, son éradication, mais plutôt son acceptation inconditionnelle. On ne recherche pas à ne plus ressentir ces choses qui nous font du mal, ni à être heureux en allant vers ce qui nous fait ressentir des émotions ‘positives’. Le but ultime est de voir clairement et de comprendre correctement les phénomènes qui surgissent dans le corps et dans l’esprit, au moment où ils apparaissent, afin de pouvoir s’en détacher.

 

Dans le Dhamma, la doctrine du bouddhisme, on parle des quatre vérités sacrées, The four noble truths : La vérité de la souffrance, de sa cause, de sa fin et du chemin menant à sa fin.

 

Il y a énormément à apprendre dans le bouddhisme pour chacun d’entre nous. Parce que la souffrance est universelle, et surtout car elle est très difficile à cerner dans le Monde dans lequel nous vivons. Elle est en chacun d’entre nous, et elle est profondément installée dans notre société, via ces chères personnes qui croient que gérer le Monde est un jeu. Je n’irai pas plus loin sur tout ce qui participe à notre aveuglement en ce qui la concerne et à notre propre méconnaissance de nous même et de ce qui nous entoure, car ce qui est fait est fait. Nous sommes happés par ce dont nous pensons avoir besoin. Une multitude de choses! Que dis-je, une infinité ! (Surtout en période de soldes n’est-ce pas ?)

 

Nous n’avons aucun autre besoin que celui de vivre. Il nous appartient de choisir la façon dont on veut le faire.

Le plus gros de l'apprentissage s'effectue par la méditation, et je n'en ai pas parlé dans l'article. Ceci-dit toute la partie sur la souffrance est la vérité même de la méditation Vipassana. Je suis à court de temps pour en parler dans cet article, ce sera donc le sujet du prochain.

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