Mafia Monkeys et bungalows

Mafia Monkeys et bungalows

Ouf, un peu de temps pour écrire !

 

Ce mois-ci était rempli de belles choses pour moi, littéralement rempli, pas le temps de blogger ! Je vais donc tenter  de raconter ces dernières semaines dans un seul article, entrecoupé de photos pour donner un billet à peu près lisible, parce que quand-même !

 

Au fait dans le dernier article j'avais renvoyé mon appareil photo parmi d'autres choses dans un colis pour la France, et m'étais équipé d'une gopro. Il y a des nouvelles ! Retour au point de départ : je n'ai plus de gopro et ai récupéré mon appareil photo. Il se trouve que le colis a été refusé à cause de lui, et quand je suis retourné à la poste de Bangkok le lundi avant de partir, il était toujours là. J'ai du le récupérer pour que le colis puisse partir. Quant à la gopro, je ne cherche pas à comprendre, j'ai encore usé de travers mes talents de magicien et l'ai faite disparaitre.

Mon départ de Bangkok pour Phuket marque le départ d'une nouvelle aventure.

 

Déjà, première tentative de stop en Thaïlande. Mon but était d'aller jusqu'à Phuket par ce moyen si j'y arrivais. Pas très fructueux, la plupart des gens tracent leur route et seuls les taxis s'arrêtent. J'ai cependant eu de la chance, une voiture s'est arrêtée alors que j'étais en train de marcher à la recherche d'une zone un peu mieux pour l'autostop. Elle a vu ma pancarte sur laquelle j'avais écrit en gros caractères PHUKET, et contrairement à une grande partie des Thaïlandais elle a l'habitude ayant vécu en Espagne pour ses études. Cette charmante demoiselle m'a avancé d'une quarantaine de kilomètres, sur 840... Le deuxième véhicule qui m'a pris est un minibus reliant Bangkok à Hua Hin. Pour je ne sais quelle raison, le chauffeur m'a offert le trajet, dans un bus payant. Arrivé à Hua Hin vers dix-sept heures, il me dissuade de faire du stop, et de toutes façons je n'ai plus le courage. Je réserve le train de vingt-deux heures et monte me balader dans la colline avoisinante, où je découvre des centaines de singes surexcités, drôles et chipeurs. M'asseoir au milieu d'eux avec la vue sur Hua Hin et la mer est très apaisant.

 

Le train

 

Concentré à chercher la place numéro 53 en montant dans le train, je me fais interpeller par une fille française : « Hé, le blanc, viens t’asseoir avec nous ! ». Il ne faut pas me le dire deux fois. Je m'installe à leurs côtés. Ils sont trois : deux amies qui voyagent ensemble un mois en Thaïlande, Nolwenn et Coline, et un gars, Enzo, qu’elles ont rencontré à Bangkok. On se fait part mutuellement de nos plans, et étrangement le leur me parle beaucoup plus que le mien. À entendre Nolwenn, Phuket est très touristique et pas si charmante que ça. Elles se rendent dans une petite ville de bord de mer, Prachuap, puis sur une Île encore peu connue, Koh Phayam. Elle me convainc très vite, et je me surprend moi-même à décider de les accompagner sans plus réfléchir.

 

Arrivée à Prachuap. Nous prenons un tuk-tuk jusqu’à la Maggie’s Guesthouse, où nous retrouvons Sophie, une charmante jeune dame pleine de vie qu’elles avaient rencontrée dans l’avion pour Bangkok.

 

L’accueil de la guesthouse est vide, et un écriteau indique que l’on peut aller soi-même visiter et choisir la chambre de son choix parmi toutes celles dont le cadenas est ouvert. Chouette, j’aime déjà la bienveillance accordée aux clients. Le lieu est agréable, un grand jardin plein de tables, une cuisine en plein air, de fortune mais qui ne manque de rien. L’accueil lui-même est un bureau posé dehors, et les chambres sont accessibles par dehors et par le hall. Cette guest-house dépasse de loin toutes celles où j’ai dormi en Birmanie, par son confort et les bonnes ondes qui y circulent. Maggie est une personne très agréable, joyeuse et généreuse, et les guests que nous avons rencontrés sont juste incroyables !

 

À Prachuap Kirikhan, la mer est présente sur toute la bordure de la ville, et les plages de sable sont légion. La plus fréquentée et la plus confortable, en hors-saison en tout cas, est celle de la base militaire. Depuis le centre-ville il suffit de se diriger en scooter vers le sud, et de passer l’entrée de la base marquée par un grand portique. Arrivé là, plus qu’à confier un passeport aux gardes présents à l’entrée, et l’on peut se balader dans toute la partie ‘publique’ de la base. Pour la plage, continuer sur la route principale jusqu’à ce qu’elle se trouve sur la gauche. Un autre endroit est également très chouette à visiter chez les militaires, c’est en prenant la première route à gauche, avant la plage. On longe la mer sur environ un kilomètre pour arriver à un croisement où l’on peut observer plein de singes langur à lunettes. Un énorme arbre situé un peu plus loin est aussi leur terrain de jeu, et c’est un pur bonheur de les observer sauter de branches en branches avec tant de grâce.

Plus au nord de la ville, en haut d’une colline, se tient un temple, accessible par un long escalier sur lequel nous avons bien perdu 4 ou 5 litres de sueur chacun tout en étant scrutés par des singes chipeurs à l’affût. La vue depuis le sommet est vraiment sympa.

 

Encore un peu plus au nord, se trouve une autre plage, plus modeste, et un peu en retrait. L’eau n’y est pas aussi claire mais ça fait largement l’affaire pour se rafraîchir après une expédition au temple ou en revenant des caves de Bouddha, nom donné à une grotte abritant un géant Bouddha couché dans la première, et des rangées de Bouddha assis un peu plus loin. S’aventurer jusqu’au bout de cette grotte est très sympa, le côté spéléo-mystique pimente un peu la visite, et les tongs aussi.

 

J’ai à peine évoqué les singes chipeurs comme s’ils n’étaient qu’une anecdote de notre montée au temple, mais ces singes sont de vrais terroristes. Ils sont omniprésents autour du temple et dans les rues avoisinantes, et ils cherchent à voler tout ce qui peut l’être. Aucune chance de leur courir après, ils sont très habiles. D’autres sont à un degré de violence au-dessus. Nous sommes passés à côté d’un pick-up sur lequel deux d'entre-eux s’évertuaient à arracher le rétroviseur. Ils ont réussi au moment même où je passais à cinquante centimètres d’eux, l’un d’eux m’a d'ailleurs clairement montré ses dents avec un regard bien menaçant de pirate fou. Nous les avons appelé les Mafia-monkeys. Ils sont de la même race que ceux de Hua Hin mais mal élevés à cause des gens qui leur jettent toutes sortent de choses.

 

À Prachuap se tient également un marché nocturne à partir de 17 heures. Nous nous y rendons le dernier soir et sommes pris en embuscade par des dames bien trop souriantes, qui nous proposent des massages de pied gratuits, en l’honneur du défunt roi si j’ai bien compris. Massage plus qu’agréable, à la suite duquel nous visitons le fameux marché. Je l’ai de loin préféré à tous ceux que j’avais pu visiter avant. Une première partie est dédiée au street-food, et on peut aussi bien trouver des pad-thais que des pop-corns, des quiches lorraines, des pizzas, des fruits-shakes, et bien-sûr plein de viandes et poissons cuisinés de différentes manières. Sur la deuxième partie, vêtements, cosmétiques, bijoux, couteaux. Beaucoup de choix, quelques vrais artisans comme un homme qui vendait des savons faits par sa femme, et globalement des articles qui semblent de bonne qualité. Vraiment chouette marché !

Cinquième et dernier jour à Prachuap, nous prenons un minibus vers Ranong, où nous monterons dans un slow-boat vers Koh Phayam. Nous sommes alors une fine équipe de sept personnes : je suis accompagné de mes trois acolytes du train, de Sophie, et des deux Allemandes rencontrées à la guest-house : Enrike et Tatjana.

 

Notre chauffeur se traîne, fait des zig-zags, coupe tous les virages quitte à frôler le bord de la route ou rouler totalement à contre-sens, il semble complètement déconnecté de sa conduite et manie l’accélérateur comme une pédale de métier à tisser. Nous arrivons au bout de quatre heures, soit une heure plus tard que prévue, et juste après le dernier départ du slow-boat. Obligés de passer une nuit à Ranong, dans un hôtel où l’amabilité semble être passée à la trappe. À croire que le chauffeur et les gérants d’hôtel de Ranong se mettent d’accord pour faire business ! Cela peut sembler fou mais ça nous a tous traversé l’esprit.

 

C’est le lendemain matin à neuf heures que nous prenons le slow-boat pour l’Île. La traversée dure deux heures, pendant lesquelles nous faisons les gosses, et plein de photos avec les autres touristes. À l'arrivée, nous louons de suite des scooters pour rejoindre notre guest-house. Ce sont des 125 cm³, à cent cinquante bahts la journée (quatre euros), même tarif qu’à Prachuap. Nous finissons par trouver la guest-house, qui se fait discrète et qui est accessible par un chemin de terre défoncé (il a été refait pendant qu'on y était) : Ao Khao kwai hill bungalows. Le patron s'appelle Pé-Pé, un Italien expatrié que les filles avaient rencontré à Bangkok, une très belle personne qui prend bien soin de ses guests. Le lieu est paradisiaque ! Un escalier nous mène à la plage, sauvage et quasiment dénuée de touristes, les bungalows sont éparpillés dans la forêt et le restaurant est posé sur une grande terrasse en bois, avec hamac !

Trois nuits dans cette guest-house, et nous changeons pour Long-Beach Bungalows, principalement pour avoir le wifi, qui manque trop aux occidentaux un peu trop connectés que nous sommes. Très différente mais toute aussi paradisiaque. La plage est directement attenante au restaurant et offre une vue spectaculaire surtout au coucher de soleil. Là aussi les gérants sont adorables, c’est une famille Thaï dont le gérant a le même prénom que moi, du moins phonétiquement, et aussi un bon grain de folie comme je les aime ! Toutes nos soirées en leur compagnie et avec les autres guests restent des souvenirs mémorables.

 

Sur l’île, nous passons la moitié de nos journées à nous baigner, et l’autre moitié à chiller au restau de la guest, ou à d’autres, dont je mettrai également les adresses à la fin. Nous nous sommes assez bien adaptés à certaines mœurs de l’île en passant par exemple de deux par scooter avec casque, à trois, sans casque, puis à quatre, avec notre ami Gan Gan, un Thaï de Bangkok venu sur l'île en reconnaissance pour ouvrir une petite échoppe très prochainement. C’est grâce à lui que nous avons pu nous aventurer sur une plage éloignée de tout, dont l'accès est un chemin que l'on se fraye dans la jungle, non recommandé en maillot de bain et tongs comme nous l'avons fait !

 

Nous avons aussi passé une nuit de pleine lune là-bas. Sur plusieurs îles la full-moon est l'occasion d'une célébration religieuse où l'on peut envoyer un petit 'panier' dans la mer, avec trois bâtons d'encens et une bougie. Si le tout reste allumé et va loin dans l'eau, c'est un signe de chance. Nous avons tous succombé à la tentation du geste et nos paniers ont fait bonne route, ce qui devrait nous assurer un bon futur !! Sur d'autres îles comme Koh Phangan, c'est une grosse fête sur la plage ! Il faut de tout...

 

Ce que j'aime beaucoup en voyageant, c'est manger, dans différents endroits, tout le temps. Et à Koh Phayam, les restaurants sont une dinguerie de bonnitude ! Tous les plats que j'ai mangés là-bas étaient délicieux, bien consistants, et à un prix dérisoires pour une telle qualité et des produits aussi frais. Pad-thaïs au tofu et légumes sautés, légumes au lait de coco, curry vert de légumes, masaman, ... 

 

Notre premier restaurant : Le Tukta. La propriétaire et sa fille sont adorables, la carte propose une bonne variété de plats et de petits-déj, le cashew-shake déglingue, et ils ont du jus de roselle. OK personne connait mais c'est délicieux, surtout chaud ! C'est une variété d'hibiscus en fait. Ici, quand on commande, on attend. Parfois longtemps, mais c'est la condition pour manger des si bonnes choses préparées avec tant d'amour, et de toutes façons l'impatience est proscrite de l’île.

Il y a bien-sûr le restaurant de Pépé, où tout est délicieux aussi, très légèrement plus cher. Ah, on peut y manger des spaghettis italiennes à la tomate et au tofu aussi. Marrant en Thaïlande. Pépé a importé un peu de son patrimoine gastronomique italien et c'est pour notre plus grand bien.

Après nos baignades sur Long-beach, c'était plutôt le Tum. Une bonne carte aussi quoiqu'un peu plus réduite qu'au Tukta, et là encore des plats et des shakes délicieux.

 

Au nord de l'île se trouve le Hippie bar : Une construction énorme en bois, dont la partie principale est une proue de bateau. Très beau bar, magnifiques couchers de soleil sur la plage attenante, et personnel très, très, très chill. Ce bar porte très bien son nom !

 

Beaucoup de bars sur l'île, mais nous préférons passer la plupart de nos soirées à la guest :

Primo, les prix du bar sont bien plus accessibles

Deuzio, on a pas besoin de bouger

Tertio, ça permet de faire la connaissance des autres guests et de la famille propriétaire de l'hôtel, qui sont des gens géniaux.

 

Cette île, la mer en permanence, pouvoir rester quatre heures dans l'eau à juste danser avec les vagues, j'ai du mal à retranscrire ce que j'ai vécu là-bas parce que du temps est déjà passé et je ne suis déjà plus dans le même état d'esprit que sur l'île. Cet article est peut-être moins structuré que ce que j'ai pu faire avant, et je vous prie de m'excuser si l'impression est partagée. Il contient également peu de photos des lieux où je suis allé, j'ai surtout pris des photos de nous, des souvenirs de groupe, pour le reste j'avais besoin de voir de mes propres yeux, de regarder, de me nourrir de tout ça, pas de photographier. Je retourne de toutes façons en Thaïlande fin décembre, et je ferais peut-être un tour sur l'île !

 

Voilà, pour finir, quelques photos en vrac de Koh Phayam. Cette île est un vrai havre de paix, c'est un bonheur d'y rester et j'aurais bien aimé y rester encore une semaine !


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Commentaires: 4
  • #1

    Marie Pixies (vendredi, 02 décembre 2016 13:47)

    Salut Frangin,

    Je ne me lasse pas de tes proses... Certes, cet article est un peu moins organisé que celui où tu prodiguais de précieux conseils aux voyageurs, mais chaque phrase, chaque anecdote me fait me sentir en voyage. On a alors l'impression de ressentir - au moins un tout petit peu - la beauté et le côté exceptionnel de tes expériences.

    Je vois les semaines et les mois passer, j'ai prévu de commander mon passeport et mon permis international. Il faudra qu'on s'organise, j'espère que tu seras toujours d'accord pour te fixer une petite contrainte si elle te permet de partager 3 semaines de ton voyage avec ta petite sœur.

    D'énormes bisous ♥

  • #2

    Mum'in (samedi, 03 décembre 2016 11:44)

    Hello Pierre,
    Merci beaucoup pour ce partage sur ton aventure dans le sud de la Thaïlande qui me donne très envie de découvrir un jour à mon tour ces lieux magnifiques et les gens qui y vivent et les animent au quotidien !
    Très beau pays où je suis contente d'apprendre qu'il reste des endroits préservés !
    Merci encore, je te souhaite pleins de belles découvertes pour la suite de ton beau voyage et un peu de temps pour écrire ;) !
    Je t'embrasse bien affectueusement,

  • #3

    Anne (samedi, 03 décembre 2016 23:53)

    Hello ptit frère !
    Egoïstement, je suis ravie que tu aies retrouvé ton appareil photo, car j'aime tout autant te lire que rêver devant les jolies images qui rendent ton texte plus vivant et nous font voyager avec toi... Merci pour ce long article, toujours aussi intéressant et plein de détails sympa, un joli compte rendu !
    Tu as du t'éclater avec ce groupe, c'est génial que tu aies fait cette belle rencontre et changé tes plans :)
    Continue à bien profiter et gros bisous !

  • #4

    Plantier Gisèle (samedi, 10 décembre 2016 12:16)

    Ventiane, Luang Prabang... papy a dû t'accompagner et t'envoyer des ondes positives pendant que tu étais dans ces contrées dont il parlait avec beaucoup de nostalgie. Il a aimé le pays et ses habitants toujours souriants qu'on appelait alors indochinois! Souviens-toi de sa réaction lorsque tu lui a parlé de ton futur voyage!
    Tu es en train de réaliser ton rêve, et merci de nous faire partager tes découvertes et ton bonheur de côtoyer un tel éventail de gens. Tu as un beau talent de conteur...je suis captivée et attends la suite comme le prochain chapitre d'un roman d'aventures.
    Gros gros Bisous à toi Pierre l'aventurier