Certes il manque beaucoup de choses mais les plus lourdes sont là, donc je visais maximum le double. J'étais bien loin du compte, il se trouve que je suis parti avec 15 kilos, en ne prenant pourtant que 3 boxers, 3 paires de chaussettes, 2 pantalons convertibles et un sarouel, et deux tee-shirts. Ça c’est pour ce qui concerne les fringues.

Je pèse 60 kilos, j'avais donc 25 % de mon poids sur moi, et c’est beaucoup trop, surtout en prenant en compte les longues marches que je compte faire pour la suite. Les recommandations tournent autour de 10 % pour une randonnée.

Ayant pesé les sacs avant de partir, je savais que ça ferait beaucoup mais sur le coup je ne voyais pas quoi retirer. En faisant le vide ici à Bangkok, j’ai finalement réussi à en enlever la moitié ! 7 kilos à peu près.

C’est simple, une journée de portage me fatiguait comme si j’avais fait une journée de marathon. Je n’ai jamais vraiment fait de marathon donc la comparaison est peut-être fausse, mais ce qui compte est que ça m’épuisait, et que je ne veux pas de ça. Je veux prendre plaisir à marcher, parce que c’est quelque chose que j’aime. J’ai donc décidé d’enlever ce que je n’avais pas utilisé jusqu’à maintenant, donc principalement le duvet et le matelas, puis d’autres objets, certains dont j’avais l’utilité, d’autres non.

Choix le plus difficile : L’appareil photo, il n’est pas vital, et j’aurai plus d’aisance à aller vers le gens si je ne l’ai pas sur moi, mais il était dur de m’en séparer.

J’ai quand-même cédé à mes caprices et je me suis doté d’un autre dispositif me permettant de saisir vidéos et photos. Voir les deux photos de l'article, à vous de deviner avec quoi elles ont été prises.

J’ai lâché plein d’autres choses, plus ou moins utiles. Des petites choses pour lesquelles je me disais : Au cas où. Notamment mon ancienne frontale au cas ou quelque chose arriverait avec la nouvelle, le sarouel, un des deux pantalons convertibles, un jeu de cartes, un énorme livre sur Aung San Suu Kyi, que j’ai acheté en Birmanie pour découvrir la vie de cette femme forte, leader de l’opposition, livre bien trop gros pour m’accompagner pendant mon voyage.

Voilà, quelque part j’ai décidé de vivre uniquement dans le moment présent et de me débrouiller avec ce que j’ai. Je n’ai pas de place pour tous les « Au cas où » qui pourraient survenir. Sauf « au cas où ma santé serait en danger ; je garde évidemment ma trousse de premiers soins.

Je suis heureux d’avoir 7 kilos en moins à mon sac et j’ai hâte de reprendre la route pour sentir le changement sur mon dos !!

Quel est le rapport entre l'article et cette vidéo ?? What The... Flab ?

C'est en ce qui concerne le second allègement, et tout le travail que je fais actuellement en moi-même.

C'est un travail en interne, qui est là constamment, et d'autant plus quand je suis avec de nouvelles personnes. M'alléger consiste alors à modifier tous mes petits réflexes d'auto-évaluation en mettant mon focus sur moi, et la situation d'interaction dans laquelle je suis, donc aussi sur les personnes avec qui je suis. Le but est de faire devenir ces réflexes obsolètes en me disant à chaque fois qu'il y a quelque chose de plus pertinent et plus intéressant pour moi dans la situation.

Le deuxième allègement se passe donc là, ici, entre le haut de mon crâne et le dessous de mes voûtes plantaires. Je ne me suis pas dit : Tiens je vais alléger mon esprit, j’ai juste commencé à prendre conscience de manière assez intense, plus poussée que d’habitude, de mes mécanismes de pensée. Ceux que j’ai en moi et qui me font éprouver des sentiments que je connais trop bien, ceux qui m'ont attiré vers tant de situations que l'on pourrait humblement qualifier de 'merdiques'.

J'ai juste eu ce besoin, un moment, de procéder à un vrai changement. Une suite de situations induisant une accumulation de sentiments tous similaires mais tous différents, et surtout tous très épuisants.

J'ai aussi réalisé que mes difficultés à passer certaines étapes, et même ma tendance à me mettre dans des situations complexes et éprouvantes, sont en fait menées par mes peurs et mes angoisses face à l’Inconnu.

C’est donc une mesure nécessaire et essentielle pour la suite de mon voyage que je prends. C’est un peu comme si je ne pouvais pas faire autrement, et de toutes façons c'est plutôt cool !

La suite des aventures pour moi :

Départ lundi, visite du sud de la Thaïlande, en stop !

Bisous à vous, lecteurs !